Biographie

Suzanne Bergeron | Galerie LeRoyer

Née près de la Gaspésie, au Québec, Suzanne Bergeron a étudié pendant quatre ans à l’École des Beaux-Arts de Québec, entre autres auprès de Jean-Paul Lemieux. Elle obtient son diplôme avec distinction en 1953. En 1955, elle présente sa première exposition personnelle à la galerie Agnès Lefort. À ce sujet, le critique CG MacDonald écrit: "Dans deux paysages dominant sa première exposition personnelle (...) Suzanne Bergeron a réalisé un bon équilibre entre composition et couleur. Paysage d'Automne et Brule sont des œuvres finies dans lesquelles le vigoureux expressionnisme de la jeune artiste semble contrôlé par une vision mature. Beaucoup d’autres dessins, peintures et croquis présentés sont intéressants pour leur vigueur et leur liberté d’expression, et l'utilisation de la couleur. La peintre applique ses huiles avec force et garde ses couleurs vives. Une seule touche de couleur vive éclaire la scène, ou un arrangement qui est sombre par ailleurs. Des aménagements intérieurs, une vue depuis une fenêtre et plusieurs études de personnages nous illustrent ses potentialités en tant que coloriste." Elle remporte le 2e prix de peinture au Concours artistique de la province de Québec en 1955, ce qui lui permet d'étudier et de travailler à Paris.

Partie en France avec son mari architecte, Jean-Claude Suhit, elle y étudie, visite studios et galeries et peint. En 1956, elle expose son travail à l'exposition internationale de peinture au Musée d'Art Moderne de Paris et remporte la médaille de bronze décernée par la ville de Paris. En 1957, elle organise une exposition personnelle à la galerie Marcel Bernheim, où son travail est bien accueilli. Elle reçoit une bourse de la Royal Society en 1957 pour poursuivre ses études et travailler en France, et elle étudie à l'Ecole du Louvre. Elle est l'une des finalistes de la section canadienne de l'exposition internationale Guggenheim qui se tient la même année et expose également avec l'École de Paris et la Biennale canadienne. Elle revient au Canada en 1958. En 1959, elle présente une exposition personnelle à la galerie Agnès Lefort. Robert Fulford, dans le magazine Canadian Art en 1961, déclare: "L'abstraction, le style d'époque, dominent son travail. Mais Mlle Bergeron, dans sa couleur et son sens du rythme, son engagement évident en matière de paysage, suggère autant qu’un peintre du Groupe des Sept soudainement transporté dans le monde de l’art abstrait. Elle possède un dévouement intense pour la nature, associé à un désir presque sauvage de transmettre et de peindre la férocité du plein air canadien. Un Bergeron typique consiste en un fond blanc avec des traits audacieux de gris et de marron à l’avant-plan. Ils sont souvent découpés sur la toile, comme des blessures causées par un fouet, et ont tendance à se regrouper en une confusion d'images près de la surface. Un autre thème récurrent est l’abstraction d’un sous-bois: des paraboles irrégulières dont les lignes s’aplatissent vers le haut du tableau, faites de manière hâtive et spontanée. Dans des paysages comme ceux-ci, son pinceau et son couteau la portent où ils veulent, et s'il est vrai qu'elle finit parfois par décrire le chaos, il est également vrai qu'elle produit une abstraction solide et presque parfaite de formes naturelles." Après une exposition personnelle réussie à la Galerie Lefort en 1963, elle revient à Paris grâce à une subvention du Conseil des Arts du Canada.

Une place importante est réservée aux femmes du Refus global. La richesse de la matière et l’ampleur du geste font de Kanaka (1962) de Marcelle Ferron (1924-2001) une oeuvre touchante. Madeleine Arbour (1923-), Françoise Sullivan, et les autres pionnières que la démarche a menées à l’abstraction, en particulier Rita Letendre (1928- ), Marcella Maltais (1933- ) et Suzanne Bergeron (1930-1998) ont exploité la matérialité de la peinture, son expressivité et ses propriétés formelles.

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